NETFLIX-L'affaire Grégory

Synthèse

La série Netflix met en exergue l’incompétence et la partialité de la justice française, de la police et à une moindre mesure de la gendarmerie.  L'information des français sur  l'impuissance de leur justice à comprendre une manipulation et à sanctionner un assassin pervers destructeur est salutaire. Nous félicitons  Guy Marchand et de son équipe poour  ce travail remarquable. Hélas, la diffusion au niveau mondial  de l'image moyenâgeuse de notre justice inquiéte.  Il faut espérer que la série sera peu vue par des magistrats, des avocats et des hommes politiques étrangers. 

La série de Netflix consacrée à l’affaire Grégory constitue une caricature sublime de ce qu’a été l’affaire Grégory depuis le début. En cinq heures, Guy Marchand ne donne aucun indice permettant de comprendre le crime et de cheminer vers l’assassin. Les apprentis enquêteurs qui attendent des informations pour réactiver leurs synapses et parvenir à la vérité en seront marris. Sur ce point nous rejoignons Renaud Machart qui s'est positionné sur la série proposée sur Netflix : «  l’"affaire Grégory” est poisseuse. Elle mériterait cependant qu’on y jette un regard dessillé, dépassionné. Mais cela serait sûrement trop ennuyeux. » Force est de constater que notre livre Grégory-la justice manipulée ne recrute pas ses lecteurs sur les réseaux sociaux mais parmi des magistrats, des avocats, des intellectuels et des personnes de toutes conditions qui préfèrent la lecture à la fréquentaion des réseaux sociaux. Le domaine de la lutte pour la vérité est restreint. 

Cette vacuité n’empêche pas des Français persuadés de la culpabilité de Christine Villemin ou de Bernard Laroche d’inonder les réseaux sociaux de leurs supputations fumeuses qui se fondent sur le sentiment, la sensation, des ragots, des suppositions, des partis pris, des mensonges éhontés.

Ceux qui n’ont pas vécu la seconde guerre mondiale comprendront comment un peuple peut être manipulé par un prédateur pervers à la stigmatisation et l’assassinat d’innocents avec la complicité active des policiers, des gendarmes et de la justice. L’assassin de Grégory a compris que le cerveau humain est paresseux et adopte toujours la solution la plus simple. Il en a joué pour se protéger et accroitre la souffrance de ses victimes.

On regrette que Netflix ait occulté le travail du procureur général Bosc et de la juge Barbier qui a abordé l’affaire avec la rigueur et le sérieux qui ont tant fait défaut au long de l'enquête. Ils   ont permis à l’affaire de progresser. Le travail de fond réalisé par Anacrim est passé sous silence et Audicrim n’est bien sûr pas cité. Rien de plus normal puisque les auteurs de la série n’ont effectué aucune recherche, aucune investigation pour se tenir informés de l’évolution de l’enquête. Ils ont construit les cinq heures de la série sur des images fourniées par l’Institut national de l’audiovisuel. Nous avons visionné la série et noté les témoignages significatifs en nous positionnant avec l’œil de l’auditeur et du psychanalyste pour vous expliquer comment l’opinion est manipulée depuis le début sur ce dossier.

Analyse  

Les propos retenus de la série, en italique, sont suivis de nos commentaires.

1. Un journaliste à Jean Marie Villemin : «connaissez-vous l’assassin de votre fils?» Jean-Marie Villemin : «je le connais». Un peu plus tard, Jean Marie Villemin précise suspecter les Jacquel et les Jacob.

 La victime d’une manipulation perverse narcissique est la mieux placée pour détecter le manipulateur. Jean-Marie Villemin soupçonne les Jacquel qui sont désignés par le corbeau pour porter le crime et les Jacob qui n’apparaissent nulle part. C’est donc vers eux que les enquêteurs auraient dû se diriger prioritairement au lieu de se perdre dans la vallée en espérant trouver la vérité par l’exhaustivité des écritures et des témoignages.  

2. Marie Ange Laroche a fait part de ses soupçons sur les Jacquel puis sur les Hollard, mais pas sur les Jacob. 

 Le capitaine Sesmat a compris que le corbeau est narcissique et les graphologues lui ont désigné son profil (proximité géographique, personne effacée…). Il faut écarter le danger. Logiquement, la démarche de Marie-Ange Laroche aurait dû renforcer les soupçons sur les Jacob, certainement pas sur Bernard Laroche qui n’avait aucun intérêt à attirer l’attention sur lui s’il est coupable. 

3. Guy Martinache, infirmier : il (le corbeau) a apporté la graine de la haine par des messages, par de la manipulation.

 Les infirmiers au contact de la population possèdent un jugement très fiable. Ils ont rarement écouté. Guy Martinache a tout compris du crime. 

4. Etienne Sesmat : «Le corbeau montait les uns contre les autres. JMV, c’est celui qui a émergé dans la famille». 

 On note la finesse d’esprit du capitaine Sesmat qui avait compris que le corbeau était un manipulateur pervers narcissique sans en connaître la personnalité théorique.

5. Jean Ker explique qu’il est entré chez les Villemin et a tout photographié. Il a demandé à voir la chambre de l’enfant puis a dit : «vous permettez que je prenne une photo». Le père lui bloque la main et dit : «ça suffit». Jean Ker ajoute : «Les gens sont méfiants, ensuite, ils ouvrent la porte et on a tout ce qu’on veut.»

 Jean Ker se vante des ruses qu’il a employées pour entrer chez les Villemin, violer leur intimité, accaparer les photos de leur enfant.

6. Jean Ker rend visite à Louisette. Il prétend que Bernard Laroche passe devant lui en faisant semblant de ne pas le voir et s’assoit en lui tournant le dos. Il demande à Louisette si elle a un petit ami. Bernard lui dit qu’il est le neveu de Louisette. Ensuite, il aurait évoqué la mort de Grégory : «Parlons-en des Villemin, ils ont payé pour ce qu’ils ont fait». Il aurait eu les yeux exorbités et aurait fait sauter son bol sur la table. 

 Au début, quand il relatait sa rencontre avec Bernard Laroche, Jean Ker disait que Bernard était désolé, mais que les Villemin avaient eu ce qu’ils méritaient. Ensuite, il a dit que Bernard Laroche avait prononcé les termes « les salauds de Villemin ». Nous savons désormais que Laroche aurait fait sauter son bol en se réjouissant du crime. Pour celui qui regarde l’affaire pour la première fois, Bernard est coupable. Les Français moyens qui peuplent les réseaux sociaux et débordent de haine contre Bernard sont les enfants de ceux qui envoyaient les juifs à Auschwitz. 

Le pire pour un journaliste est d’être transparent. En allant s’assoir sans saluer Jean Ker, Bernard Laroche a commis le crime de lèse-journaliste, il a signé son arrêt de mort. Le cerveau a deux hémisphères, l’un contient la vérité l’autre, éventuellement, le mensonge. Le problème c’est que si la vérité est inscrite, le mensonge est fluctuant. Il faut l’apprendre comme une fable sinon, on sert une version différente à chaque interlocuteur. D’autres journalistes ont écrit les paroles de Jean Ker. Quand on recoupe tout, on réalise vite que les paroles de Bernard ont été inventées pour inciter Jean Marie à tuer Bernard Laroche et obtenir la photo de son cadavre en première page du journal qui vit du poids des mots et du choc des photos. 

 Jean Ker répète sans cesse depuis 35 ans que Marie-Ange et Bernard avaient peur de coucher dans leur maison en insinuant qu’il s’agit de la preuve qu’ils avaient tué l’enfant alors même que ces propos ont été démentis sans relâche par Marie-Ange Laroche. La répétition mille fois d’un mensonge n’en fait pas une vérité.

Jean Ker ne cesse de se dédouaner de la mort de Bernard Laroche, mais cela ne fonctionne pas du tout pour qui connaît le dossier. 

Jean Ker a arpenté la vallée avec son magnétophone, Netflix donne des extraits de ses enregistrements, mais rien sur ses propos accusateurs envers Bernard Laroche et personne ne le lui a jamais fait remarquer…

7. Jean Ker reconnait les combines des journalistes : faire accréditer un avocat pour obtenir des informations. 

 Jean Ker explique comment l’enquête a été polluée par la presse sans manifester de remords.

8. Etienne Sesmat et un gendarme expliquent que «Murielle donne spontanément le déroulé de son périple».

Netflix ne relate pas que les gendarmes ont reconnu devant le juge Lambert avoir influencé Murielle Bolle. Netflix prétend que Muriel Bolle connaissait certains éléments à Lépanges, sans citer que les gendarmes les connaissaient aussi pour avoir été sur le site… 

9. Jean Ker va voir les Villemin après la mise en cause de Bernard Laroche : « après avoir vu Laroche, je vais chez Monique et Jean-Marie Villemin me laisse rentrer. » Il veut une photo forte. Il demande aux Villemin s’ils pensaient que Bernard Laroche était le Kidnappeur, les Villemin lui disent qu’ils étaient loin de penser à cela. Jean Ker demande à Monique Villemin de parler devant le magnétophone et Jean-Marie Villemin est devenu livide. La famille a éclaté. 

 On note qu’aucun membre de la famille Villemin n’imaginait à ce moment que Bernard pouvait être impliqué dans le meurtre. Mais ça passe, ce qui montre l’emprise de Jean Ker sur la famille. Bernard Laroche a vu Michel Villemin le jour de la disparition de Grégory. Il serait coupable à cause de cela. C’est complètement délirant, mais plus c’est gros plus ça passe. Aucun membre de la famille Villemin ne détecte les manipulations de Jean Ker.

10. Jean Ker prétend que Murielle aurait été placée dans une grange et battue. 

 Il reprend le témoignage du cousin sauf que l’on ne voit pas le cousin que le film réalisé par les journalistes et publié sur Netflix !

11. Corrazzi : «j’ai vu un enterrement ou seul l’auteur des faits pleure (en référence aux pleurs de Christine)… À l’époque, il y avait guerre entre la police et la gendarmerie… Sesmat était guindé dans son uniforme. Je le voyais plutôt dans les salons de la préfecture… C’est la presse qui nous informait. Bezzina nous montrait le lieu, il était très informé.»… « C’est une vision que j’ai eue là. Marie France Bezzina a expliqué à Jean Michel Bezzina que c’était un crime de femme».

Le commissaire Corrazzi semble incapable de mettre en œuvre une démarche scientifique d’enquête. Il fonde son jugement sur le sentiment même quand il juge le capitaine Sesmat. C’est un policier à l’ancienne qui fonctionne aux informateurs avec le risque de valider des ragots. Du caviar pour un manipulateur. On constate que Marie France Bezzina mène l’enquête. Elle a écouté les bandes du corbeau qu’elle a récupéré ! Elle a constaté que la voix du corbeau devenait de plus en plus aigüe à mesure qu’il parlait. C’est intelligent, hélas, elle n’a pas imaginé que Christine Villemin n’était pas la seule femme de la famille. Pathétique !

12. Denis Robert : Bezzina fait état de rumeurs et tape de plus en plus fort. 

 Les Bezzina mènent l’enquête. C’est la Bérézina. 

13. Jean Ker : «Bezzina a dit, ce serait plus intéressant pour les lecteurs que ce soit la mère qui ait tué son fils.»

Confirmation que les Bezzina mènent l’enquête et qu’ils ont un intérêt à inventer un infanticide. C’et surréaliste.

14. Corrazi : «Me Welzer me dit, j’ai le dossier d’instruction. Bezzina dit, ce serait bon que l’on ait le flic dans la poche. Les intérêts convergent… Welzer avait le droit de consulter le dossier, mais, le sortir, c’est un peu limite.»

 Il faut reconnaître que le commissaire Corrazi ne ment pas. Ses différentes interventions sont cohérentes. La violation du secret professionnel a été continue, mais sans cette violation, aucune vérité possible, car la justice tourne en ronds de puis 35 ans. 

15. Isabelle Baechler : «le juge Lambert n’a pas mis l’opiniâtreté qu’il fallait.»

Il n’est pas le seul ! Netflix montre la désinvolture du juge Lambert et sa partialité. Pour être juste, il aurait dû évoquer l’attitude du juge quand il a vérifié l’emploi du temps de Bernard Laroche et les témoignages. Le juge Lambert gérait plus de 200 dossiers. Un autre juge aurait-il fait mieux ? Pas sûr, d’ailleurs le juge Simon qui était plus expérimenté et à temps plein s’est noyé lui aussi. 

16. Jean Ker :« Lambert était content comme tout quand les commères du coin s’agglutinaient autour de lui.«

 Jean Ker explique qu’il s’est entendu avec Lambert pour le photographier.

17. Gérard Welzer : «l’important c’est quoi? De savoir si elle a été mal accueillie. Ce n’est pas de savoir si elle a été menacée, c’est de savoir si ses déclarations correspondent aux faits. Ils ne l’ont pas maltraité, ils ne l’ont pas frappé, ils l’ont aidé en réalisant le croquis». Un gendarme : «le croquis a été réalisé, mais Murielle a tracé la ligne de la voiture».

Murielle prétend qu’elle a suivi le doigt du gendarme mais Netflix ne le dit pas. 

18. Sesmat écarté : «j’espérais que les policiers seraient impartiaux. Un ami qui travaillait au SRPJ m’a informé qu’ils allaient aller contre notre enquête.»

 On imagine l’opinion des magistrats allemands sur la justice française…

19.  Corrazzi : « Jean-Pierre Pesson et moi nous allons visiter les parents. La première fois que je les vois, c'est vrai que j'ai une double impression. Le couple est lа, Jean-Marie Villemin est effondré, c'est quelqu'un qui est complètement... comment dire... on est de tout coeur avec lui quoi. Par contre, avec elle, on a moins d'atomes crochus disons. Pourquoi ? Je sais pas. Elle a une tenue... elle est en noir, d'accord. Mais elle a une tenue qui est plaisante disons. Elle a un pull extrêmement collant. Bon, dans d'autres circonstances, on est presque lа а lui faire la cour quoi. Je me dis tiens, elle est moins... elle est presque agréable а regarder, je veux dire que pour un homme je trouve qu'elle est pas mal quoi. Moi j'aurais vu quelqu'un d'éploré, de pas coiffé, d'habillé de manière négligée, c'est pas le cas. Bon ça fait pas un coupable, bien entendu, mais on a un doute, on a quelque chose qu'on veut élucider lа. On veut savoir exactement ce qui s'est passé. Parce qu'il faut pas oublier que la dernière personne qui a vu Grégory, c'est elle. »

 On ne demande pas à un enquêteur de l’empathie, mais une démarche scientifique. Le commissaire Corrazzi est le second personnage caricaturé habilement par Guy Marchand. Nous nous étions demandé d’où venait sa conviction si précoce de la culpabilité de Christine Villemin. Nous savons désormais que Christine a été accusée d’infanticide parce qu’elle était excitante dans son pull moulant. Si le pull avait été marine, il l’aurait comparé à Adjani. Si Christine lui avait sorti son œil de biche, voire un peu plus, elle aurait évité la case prison sur le Monopoly de l’horreur judiciaire. L’homme est habile, il se tient à la limite de la diffamation en égrenant les indices de culpabilité puis en précisant que cela ne fait pas un coupable… la manipulation toujours… Corrazzi n’est pas convaincu par le non-lieu. Le doute sur Christine est entretenu. Les assassins qui suivent l’affaire doivent être pliés de rire. Grégory un peu moins.

20.Jean Ker : «je savais que JMV n’en resterait pas là. Je ne lui ai pas dit de tuer Laroche, mais que si c’était mon enfant je l’aurais tué».

 Sublime manipulation. Si Jean-Marie ne va pas tuer Bernard Laroche, il est indigne d’être père. Jean Ker intime l’ordre de tuer en s’appuyant sur le surmoi du père tout en s’exonérant de toute responsabilité.

21. Jean Ker : «Welzer m’a laissé dans son cabinet pour lire les PV. Je les ai enregistrés». « Je me souviens de 26 et du 27. Cela a duré une heure et demie ils ont écouté les deux ou trois cassettes. Jean-Marie Villemin a dit «je vais le flinguer… On était sûrs à 80 % maintenant on est sûr à 99 %… Quand on l’aura flingué, on ira se constituer prisonniers.»

Jean Ker va enregistrer les aveux extorqués de Murielle Bolle pour achever de pousser Jean Marie Villemin au crime. Les Villemin s’apprêtent à tuer Laroche. Jean Ker intervient pour arrêter le crime et ramène les Villemin à son hôtel. Son attitude de pyromane pompier est stupéfiante.

22. Isabelle Baechler : « je me souviens que j’ai dit à Jean Marie Villemin de ne pas faire de bêtises. Le juge n’écoutait plus. La gendarmerie    qui a été dessaisie estimait ne plus être concernée. » 

Tous les journalistes n’étaient pas mauvais, certes. Nombreux sont ceux qui doivent conserver des problèmes de conscience. Aucun n’a cherché la vérité parce qu’aucun n’a su ou pu prendre du recul par rapport à l’affaire. 

23. Jean Ker :  «je vais voir le juge. Je lui dis Jean Marie Villemin va faire pan pan pan sur Laroche». 

 Selon les images fournies par Netflix, le juge Lambert montre une désinvolture absolue. Le langage de Jean Ker est celui d’un enfant de 4 ans. Est-ce volontaire  ?Le niveau intellectuel de Jean Ker semble très faible. Est-il inconscient de ses actes ou tente-t-il maladroitement d’atténuer sa responsabilité dans l’assassinat de Bernard Laroche ?  Est-il réellement allé voir le juge ?  Nicole et Pauline Lambert contestent  les propos tenus par  Jean Ker. « Que penser d’un journaliste de Paris-Match, qui affirme avoir prévenu notre mari et père, des tentatives d’assassinat contre Bernard Laroche, alors que le dossier judiciaire démontre qu’il n’en a rien fait ? Que penser de ce journaliste qui sourit et rit en se rappelant cette triste affaire ?» Dès que l'on creuse  le dossier et que l'on effectue des recoupements, on constate que Jean Ker n'apporte pas un embryon de preuve à ses dires et qu'il a abusé les époux Villemin en plein désarroi juqsqiuà conduire Jean Marie à commettre l'irréparable. 

 Christine Villemin  est enceinte ; les gens lui reprochent d’avoir un nouvel enfant. 

24. Corrazi : « Garaud lui a dit d’être enceinte parce qu’on ne met pas une femme enceinte en prison!»

 Corrazzi n’apporte aucune preuve de ses dires qui insinuent la culpabilité de Christine Villemin. Pas de réaction des époux Villemin sur ce point à notre connaissance. 

Les Villemin vont voir Corrazi sans avocat ce qui montre qu’ils n’ont rien à se reprocher. Corrazi recherche un amant, il se demande si Grégory est le fils de Jean Marie. 

25. Corrazzi : «Christine n’’a pas a jouer la pucelle effarouchée.»

 Le commissaire Corrazzi ramène tout à la sexualité. A-t-il travaillé dans la mondaine ? Nous ne le savons pas, cela n’a aucun intérêt. La hiérarchie policière a commis une faute lourde en le nommant. La nomination d’une personne aussi inadaptée à l’enquête interpelle certaines personnes qui se demandent si des interventions politiques n’ont pas eu lieu pour blanchir un délégués CGT. 

 On passe dans la presse le nom des trois femmes qui sont soupçonnées dont Liliane et Christine avant même que les experts en écriture aient rendu leur rapport.

 Bernard Laroche est assassiné.

26. Jean Ker : «je ne suis pas allé à l’enterrement de Laroche parce que j’avais trop d’ennemis. Ils savent ce que je pensais de Laroche, c’était foutu. Je me suis dit qu’il  il n’aurait pas dû tuer Laroche parce qu’il ne connaîtrait pas la vérité ».

Nous laissons Gérard Welzer répondre : « je suis en total désaccord avec ceux qui disent que l’on n’aura jamais la vérité parce que Laroche est mort. Il faut chercher ailleurs. » 

27. Corrazzi : «l’emploi du temps de Grégory, c’est l’emploi du temps de la mère». 

 Corrazzi continue d’ancrer la culpabilité de la mère en toute impunité. Il ne diffame pas. On mesure la faiblesse de la loi sur la diffamation face aux manipulateurs. Il est possible de détruire psychiquement une victime sans que celle-ci ne puisse se défendre.

28. Corrazzi : quand on reprend l’enquête, on comprend que le lieu d’immersion est proche du domicile de CV. 

 Inlassablement, Corrazzi manipule le téléspectateur contre Christine sans jamais l’attaquer ouvertement.

29. Le 25 avril 1985, Jean-Michel Bezzina annonce sur RTL que les cordelettes ont été trouvées dans la maison de Grégory

30. Corrazzi : si on trouve des cordelettes dans la maison de la victime, on peut se poser des questions. 

 Les compères agissent de concert. Personne ne s’étonne que les cordelettes soient trouvées dans une maison vide. Pour les gendarmes, Bernard avait signé son crime par le foulage, pour les policiers, Christine a signé son crime après les cordelettes. Aucun journaliste n’imagine que le foulage et les cordelettes sont l’œuvre du corbeau pour faire porter le crime. Il faudra attendre la décision de la cour de Dijon pour que cette évidence soit évoquée. 

31. Corrazzi : «la cordelette n’est pas une preuve. C’est un ensemble qui forme la conviction du juge». 

 Le commissaire continue d’instiller dans l’esprit du téléspectateur la culpabilité de la mère. Il ne sait faire que ça. 

32. Denis Robert : « le juge était très influençable. il s’est forgé l’idée que la mère était coupable ».

 Évidence répétée depuis 30 ans… On informe et on déforme les nouvelles générations.

33. Corrazzi : « Lambert était amoureux, mais ce n’est pas le mot, de la mère. Il est fasciné par la mère, c’est une femme agréable, excitante. » 

 L’inspecteur Corrazzi continue de tout ramener à la sexualité. Il ne se rend pas compte de son ridicule… Il préfère être lynché sur les réseaux sociaux que de disparaître du paysage médiatique. 

34.  Marie Christine Chastaing Morand : « on a eu l’impression plusieurs mois que Christine était une coupable non inculpée »

 Oui maître, et elle l’est toujours malgré la décision judiciaire de non-lieu aux yeux de 20 % des Français (statistique à vérifier régulièrement  sur les réseaux sociaux et avis sur les livres).

35. Jean Ker : “Paris Match a fait une mise en scène en montrant Jean Marie regardant Christine Villemin d’un air interrogatif et en titrant sur le supposons comme si elle était coupable.” 

 Christine Villemin est furieuse, elle traite Jean Ker de salaud. Jean Ker se dédouane en expliquant qu’il n’est pas à l’origine de l’article, mais ne publie pas de démenti dans le journal. 

36. Denis Robert : « l’accusation de la mère dit la fascination pour le mal absolu. »

 Bien vu. Le corbeau bénéficie de la quasi-totalité de la presse, de la police et de la justice pour torturer les époux Villemin.

 CV se rend à la prison : les journalistes lui demandent ce qu’elle pense des accusations sur elles. Elle ne répond pas.

37. Un journaliste : « à force de répéter sans cesse, je ne suis pas coupable, pensez-vous nous convaincre ? Votre image, c’est la froideur, la calculatrice. »

 Christine Villemin : « ce n’est pas parce que les gens me verront en pleurs parce qu’ils penseront que je ne suis pas coupable. »

 Christine est rationnelle. Elle ne mesure pas le poids de l’empathie dans ce dossier. Elle ne voit pas qu’elle paie le fait d’avoir quitté trop vite son statut de mère éplorée.

38. Sylvain Hebbat : « quand je suis allé près de la tombe, j’ai ressenti des engourdissements. Je me suis rendu compte que Grégory avait pu être tué par de l’insuline. »

 Jean Paul Teissonnière : « Sylvain Hebbat a gagné la confiance des Bolle. Il a placé un micro émetteur enregistré les Bolle à leur insu. »

 Le micro a été arraché et le journaliste condamné. Si les Bolle avaient eu quelque chose à cacher, ils auraient parlé devant le micro en expliquant qu’ils étaient innocents ! Leur colère est un facteur d’innocence, mais personne ne l’a jamais relevé.

39. Marie Christine Chastaing Morant : « Je n’ai jamais vu de crime sans mobile. Quand on ne trouve pas de mobiles, on va chercher la psychiatrie. Et là, rien. »

 Avec la perversion narcissique, il epréférablet de faire appel a un psychanalyste et au graphologue ; les psychologues et les psychiatres non formés (Trsè peu l’étaient pas à l’époque, Racamier étant en train de définir le profil ) ne voient rien. 

40. Marie Christine Chastaing Morant : « Transaction entre les avocats et Christine Villemin. Photos de Paris Match montrant Christine à l’hôpital. 90 % des Français la pensent coupable. » 

 L’avocat Garaud a une lourde responsabilité en faisant entrer Christine Villemin dans la jet set.

41. Denis Robert : « Garaud fait écrire un livre à Christine Villemin en une semaine. Le livre est nul. »

Il faut définir ce que l’on attend d’un livre. D’excellents livres ne se vendent pas, des romans de gare mal écrits et sans intérêt se vendent par centaines de milliers d’exemplaires. La médiocrité enrichit l’éditeur en général, la qualité le ruine s’il n’obtient pas de prix littéraire ou de médiatisation. Combien de Français ont lu "le génie des origines" de Racamier ou "La cruauté ordinaire" de Prigent ?

 On accuse Christine Villemin de sorcellerie. Elle est renvoyée aux assises.

42. Marie Christine Chastaing Morand : « la peur de Christine Villemin  est de perdre Julien. Elle fait une tentative de suicide. »

 Les journalistes : « faut-il voir la une pirouette défensive pour l’accusée la plus célèbre de France »

 La victime d’un crime pervers n’a pas d’issue. Si elle se bat, elle est coupable, si elle se suicide, elle l’est aussi. La seule solution est l’assistance d’un psychanalyste qui monte au créneau pour dire la vérité. 

 La Cour de cassation a réalisé que le dossier avait été bâclé et transfert le dossier à Dijon. 

 Netflix donne aux Allemands l’impression que seuls les juges de la Cour de cassation et du Conseil constitutionnel sont compétents. C’est fâcheux. 

43. Le juge Lambert part et écrit « le petit juge ». Invité par Pivot, il estime que le crime de Grégory ne regarde peut-être pas la justice des hommes.

 Tout est réalisé dans le film de Netflix pour faire porter le chapeau au juge Lambert comme il l’avait prévu. S’il ne s’était pas suicidé, il aurait eu l’occasion de passer à l’acte à la fin du visionnage de la série.

44. La greffière du juge Simon : « il m’a appris qu’il fallait aller au bout de sa tâche. Ce dossier nous a passionnés. Il avait décidé de tout recommencer. D’autres juges ont dit qu’à sa place ils auraient fait deux ou trois actes et laissé la cour d’assises faire le travail… Christine Villemin répondait avec spontanéité, elle ne regardait jamais ses avocats. Elle répondait avec son cœur. »

Les innocents parlent sans limites. Les coupables se taisent pour ne pas se trahir. Ils doivent apprendre les réponses avant de s’exprimer.

45. Jean Marie Villemin était comme un fleuve. Il a dit « c’est la première fois que je peux parler, qu’on m’écoute. » 

Mr Simon avait senti que Christine et Jean Marie étaient unis par un amour indestructible.

46. La greffière : « Monique Villemin était très anxieuse lors de la reconstitution. Monique donnait l’impression de contrôler Albert. »

 La greffière insinue que Monique connaissait des éléments de la vérité du crime. Attention aux impressions en matière judiciaire ! La greffière du juge Simon accorde bien trop d’importance aux impressions. Un jugement fondé sur le sentiment et la sensation est source d’erreur judiciaire. 

47. La greffière : « le juge a accordé un interview en espérant faire réagir quelqu’un »

 Le juge était en échec parce qu’il n’a pas souffert dans sa chair de la perversion narcissique phalloïde. Il en était réduit à espérer des témoignages c’est-à-dire des ragots sans intérêt. 

48. Jean Ker : « le reporter de Détective a piégé le juge Simon en cachant un magnétophone. Lors de cet interview, le juge a insinué que Laroche était coupable. »

 Quelle naïveté de la part d’un si grand juge ! Les hommes honnêtes sont naïfs, c’est une faille.

 

49. Gérard Welzer : les gens qui se sont intéressés à l'affaire sont allés chez le psychiatre. Jean Marie villemin a entendu des voix sur la tombe de Grégory.

Nous terminons par l'intervention la plus intéressante. Tous les Français qui s'intéressent à l'affaire savent que Jean-Marie Villemin est concentré dans la recherche de la vérité depuis le début. Gérard Welzer insinue qu'il relève de la psychiatrie et pour confirmer ce jugement de valeur, il explique que Jean Marie Villemin entend des voix. Le téléspectateur est donc conduit à penser que Jean Marie est fou ce qui discrédite à jamais sa parôle.  Ce processus de manipulation mentale est utilisé de façon récurente par les avocats communistes qui veulent discréditer les employeurs aux prudhommes. Un juge n'écoute pas un fou... La parade consiste à expliciter le processus de manipulation devant le juge ou l'opinion ce qui est réalisé dans notre livre "Grégory-la justice manipulée" et le sera dans un prochain ouvrage consacré à l'escroquerie au jugement pridhommal. 

 

Conclusion

 On retiendra donc que cette série met en exergue deux personnages caricaturaux capables du pire en matière de journalisme et d’enquête : Jean Ker et le commissaire Corrazzi. 

Jean Ker aurait dû refuser de participer à cette série, car il a singulièrement aggravé son cas. Au palmarès de la détestation, il a marqué des points. Dans le livre « Grégory-la justice manipulée », nous avons souligné le rôle de jean Ker dans la manipulation de Jean-Marie Villemin qui n’apparaissait pas assez dans les documentaires que nous avions visionnés et certains livres. BFM cite Me Chastand-Morand, avocate des époux Villemin : «Il y a des choses que j’ai découvertes, que je connaissais et qui ont été vraiment creusées. On voit que le mécanisme est démonté et par exemple on voit très bien comment Jean-Marie Villemin était à bout quand il est passé à l’acte. Il était seul, il y avait cette traque, tous ces articles. On revoit l’engrenage et ça, c’est quelque chose que je n’avais pas encore vraiment vu dans d’autres documentaires.»

Usant la phrase magique « ça ne fait pas d’elle une coupable », « elle a obtenu un non-lieu », les anti Christine emmenés par Marie France Lefèvre Bérezina poursuivent leurs accusations délirantes d’infanticides contre Christine.

Selon Me Moser, avocat historique des époux Villemin, «l’intervention de Corrazzi a ouvert les yeux des gens qui ne connaissent rien à l’affaire. J’ajouterais que Corrazzi explicite de la plus belle manière le fondement de l’erreur judiciaire en France dans les affaires de manipulation mentale de la justice.»

Des médias à sensation continuent de manipuler les juges en dépit des protestations par esprit de lucre sans aucune prise en compte de la souffrance des victimes. Ils n’ont pas tiré les leçons du passé et en particulier de la mort de Lady Diana. Ces médias font le jeu des suspects qui ne sont jamais mis en avant en dépit de charges extrêmement lourdes.

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